Janie Duquette – Comment être une vraie femme d’affaires

 

Aujourd’hui je rencontre une femme d’affaires que j’admire énormément.

Janie Duquette a été successivement avocate puis PDG d’une grande entreprise de divertissement, et est aujourd’hui à la tête de Alma ma terre, organisme de promotion du leadership féminin.

Janie remet le féminisme au goût et à l’ordre du jour avec son concept invitant les femmes à laisser aller leur lumière. Dans cette entrevue, elle nous explique sa réussite en tant que femme et sa vision du féminisme.

Un parcours animé par la passion

C’est sa passion pour la musique et le show business qui colore le parcours de Janie Duquette.

Sa réussite n’est pas seulement basée sur la performance, mais tient au fait qu’elle s’est laissée guider par sa passion, qui l’a progressivement rapprochée de son objectif de vie.

Après des études en droit, Janie devient avocate dans un grand cabinet spécialisé dans le divertissement.

Un jour Donald K. Donald, le promoteur musical numéro 1 à Montréal, propriétaire de maisons de disques et entrepreneur en série, la sollicite pour un conseil légal sur un dossier de droits d’auteurs.

Satisfait du duo qu’ils ont formé sur ce dossier, Donald K. Donald lui offre le poste de PDG d’une de ses maisons de disques. Janie saisit cette opportunité en or pour se rapprocher de son rêve : travailler dans le show business.

Durant 15 ans, elle travaille avec de grands artistes, parcourt le monde et côtoie des gens fascinants.

Accéder au pouvoir et le garder

Janie Duquette n’a pas eu à lutter pour accéder au pouvoir. Elle a 28 ans quand elle est nommée PDG d’entreprise. Mais elle comprend vite que l’enjeu principal est de garder le pouvoir et de se démarquer.

Dans les années 60-70, les féministes prônent l’accès au pouvoir : les femmes veulent sortir de la cuisine, entrer sur le marché du travail, et doivent se battre pour faire leur place.

Il y a aujourd’hui encore un combat à mener pour accéder au pouvoir, mais cela ne suffit pas : encore faut-il garder le pouvoir. Pour ce faire, selon Janie, il ne faut pas imiter les hommes.

Une autre vision du féminisme : la complémentarité

Lorsque les femmes sont entrées sur le marché du travail, elles ont dû se déguiser en hommes pour prouver qu’elles étaient capables de faire comme eux.

Mais selon Janie Duquette, c’est en agissant avec leurs différences que les femmes apportent leur contribution au monde des affaires avec d’autres façons de régler les problèmes.

Les femmes deviennent complémentaires des hommes, leurs partenaires plutôt que leurs adversaires.

Janie Duquette propose une autre vision du féminisme, prônant aussi la complémentarité entre femmes.

Toutes les féministes ont leur rôle à jouer : on peut penser différemment, briller différemment et ainsi se compléter, donner de la lumière aux autres.

C’est le côté paillettes et solidaire de Janie : travailler toutes ensemble pour la même cause, car les femmes aspirent toutes à une certaine égalité.

L’enjeu de l’apparence d’une femme d’affaires : au-delà des préjugés

Les femmes de pouvoir se sont longtemps déguisées en comptables masculins. Cette masculinisation est une façon de ne pas rentrer dans la séduction et d’éviter les préjugés du « sois belle et tais-toi »

Mais quand on se déguise pour faire son travail, on perd en authenticité, et notre impact est moindre. Il faut être soi-même et être à l’aise avec ce que l’on est.

Au début de sa carrière, Janie Duquette avoue s’être déguisée en homme. Mais elle n’a jamais changé sa façon de prendre soin d’elle : se trouver belle boostait sa confiance en elle.

Elle confie avoir utilisé les préjugés en sa faveur pour créer l’effet de surprise : le raccourci entre féminité et stupidité est vite fait, elle s’est donc fixé le défi de convaincre, de convertir les autres.

De la surprise est souvent né le respect, quand on s’apercevait qu’elle était brillante.

Femme d’affaires et vie de couple : une équation pas évidente

La relation de couple est assez dévastatrice quand c’est la femme qui a le pouvoir, car les femmes de pouvoir font peur. Mais peut-être le pouvoir fait-il plus peur aux femmes elles-mêmes : peur de prendre trop de place et de perdre son conjoint.

La vie amoureuse des femmes qui sont dans la lumière fonctionne souvent mieux quand l’homme participe, financièrement ou autre, à la carrière de leur conjointe, quand c’est une unité qui travaille ensemble.

Pendant des années, Janie a tout misé sur son travail, prête à sacrifier sa vie amoureuse. Ses grandes ambitions et son mode de vie n’étaient pas compatibles avec une vie privée.

Pas un homme n’aurait accepté le rôle d’homme au foyer, mais surtout ceux qui la faisaient vibrer étaient des hommes aux carrières d’envergure.

Et il est difficile de conjuguer un double leadership dans le couple : à un moment donné, l’un des conjoints doit forcément se mettre en retrait et épauler l’autre.

Un jour Janie Duquette a réalisé qu’elle avait une vie superficielle : malgré la liberté dont elle jouissait, elle passait à côté des émotions profondes. Elle était en train de faire un énorme sacrifice : s’oublier elle-même.

C’est ce qu’elle raconte dans son premier livre Les 7 clés du leadership féminin : la prise de conscience que sa vie importait, et la décision de devenir sa propre priorité. Elle ne savait pas alors l’impact que cela allait avoir sur son business.

La difficulté d’être une femme aujourd’hui : le culte de l’apparence

Janie explique souvent à sa fille de six ans que la beauté d’une fille c’est avant tout la beauté de son cœur. C’est difficile d’être une jeune fille aujourd’hui, car tant d’artifices sont devenus la norme : les faux cheveux, les faux ongles, les faux cils.

Et il y a une forme d’injustice : être dans la norme est très chronophage. Chaque jour, une femme passe une à deux heures de plus qu’un homme – sans parler du budget qu’elle dépense – à soigner son apparence.

Pendant ce temps, les hommes améliorent leur leadership et participent à des clubs d’entrepreneurs. Pas étonnant qu’ils avancent plus vite dans leur carrière !

La paillette de Janie Duquette

S’intéresser à la diversité, est sûrement l’embryon de la passion de Janie de travailler avec des artistes : comprendre la différence, trouver ce qu’il y a d’extraordinaire dans chaque personne. Car chacun a sa paillette, il s’agit juste de la trouver.

Et à cet égard, les gens rejetés sont d’autant plus intéressants, parce qu’ils ne rentrent pas dans la norme. C’est un challenge supplémentaire d’aller chercher leur paillette à eux.

Le dernier livre de Janie Duquette, Faire une femme de soi – Dans les coulisses du show business, raconte son histoire de femme d’affaires qui s’est déguisée en homme et s’est réveillée un jour en comprenant qu’elle n’était pas superwoman : elle était devenue superman !

Quelle est votre paillette à vous ? Avez-vous une passion dont vous aimeriez faire votre métier ? Comment conciliez-vous ambitions et vie privée ? Laissez un commentaire pour partager votre expérience.