Jessica Harnois – Comment vivre de sa passion

 

Entrevue avec une femme d’affaires à l’énergie incroyable : Jessica Harnois est sommelière et présidente de Vins au féminin, agence d’animation en sommellerie. Cette entrepreneure qui aime avant tout la vie partage avec nous son parcours et comment réussite rime avec passion, humilité et humanisme, dans une constante recherche d’équilibre.

Une passion précoce qui détermine une carrière

Jessica Harnois tombe amoureuse de la magie du vin à l’âge de 7 ans ! Cette passion fait naître rapidement son ambition d’être sommelière.

De plongeuse à responsable de service, elle fait ses classes avec détermination et volonté, et gravit une à une les marches de la réussite.

Guidée par sa passion du vin et sa persévérance, son parcours l’amène à parcourir le monde et à devenir, à 27 ans, acheteuse de vins de prestige pour la SAQ (Société des Alcools du Québec), puis responsable de la cave de garde.

À 32 anselle crée son entreprise Vins au féminin.

L’ambition au féminin n’est plus mal perçue

L’ambition est un sujet dans l’air du temps, en tout cas au Québec.

Jessica n’a jamais réellement fait le distinguo hommes-femmes : il y a des inégalités, mais si on veut réussir, il faut identifier ses forces et miser dessus pour se lancer en affaires, malgré les embuches.

Etre une femme n’est pas une excuse : quand on veut, on peut. Etre ambitieux c’est trouver son créneau, et surtout être à la bonne place.

Concilier carrière et vie de famille : l’hygiène de vie

A la création d’une entreprise, on peut vite devenir obnubilé et courir tout le temps. Mais au bout du premier cycle de 3 ans, si c’est toujours le cas, c’est qu’on est mal organisé ou qu’on n’est pas à sa place.

Il faut rapidement mettre en place une structure, et s’entourer.

C’est comme ça que Jessica Harnois gère son entreprise et sa famille. Manquer de temps pour sa famille signifie qu’elle ne délègue pas assez.

Il faut mettre en place un calendrier et s’entourer de ses proches pour trouver l’équilibre entre phases de travail intenses et périodes plus creuses.

Avoir une hygiène de vie n’est pas en option. Un entrepreneur est constamment sur un tapis de course. Mais on peut régler sa vitesse : on n’est pas obligé de toujours courir.

On doit se fixer des plages horaires : ce qu’on n’a pas terminé dans cette plage peut attendre, excepté dans les périodes de rush.

Un entrepreneur qui ne se donne pas des règles de conduite risque de passer à côté de sa vie.

L’équilibre du yin et du yang : être à sa place

En affaires comme dans le privé, il y a des hauts et des bas, à l’image du yin et du yang. La clé est de s’attendre à des périodes montantes et descendantes, savoir lâcher prise et tendre vers l’équilibre.

Quand on prend de risques, l’équilibre est mis à mal. Etes-vous prêt pour ça ?

Si vous préférez un métier sans vague, aucun souci, c’est votre choix. Vous décidez de votre chemin de vie : c’est vous qui savez ce que vous êtes capable d’accepter.

Ne devenez pas entrepreneur pour épater. On est tout aussi épatant si on est informaticien, infirmière ou plombier. Il y a des experts à tous les niveaux, chacun a son rôle à jouer.

Il faut juste connaître le rôle qu’on a envie de bien jouer, ne pas jouer un rôle qui n’est pas fait pour nous.

Cela veut dire être à sa place. Au fond de soi, chacun sait s’il est à la bonne place. On peut avoir des mauvaises passes, vivre des épreuves, mais si à long terme plus rien ne vibre en nous, c’est qu’on n’est plus à sa place.

On peut faire semblant ou prendre des pilules, mais ce n’est pas ça la vie. La vie c’est de rire et de réaliser sa chance d’être là.

Bien s’entourer pour réussir

Dans une entreprise, il n’y a pas de numéro 1 sans numéro 2 ou 3, sans alter ego. Le numéro 1 est le premier à avoir une vision, mais c’est en partenariat avec le numéro 2 qu’il va la mettre en action.

Etre entrepreneur et prendre des risques ne fait pas de nous le meilleur : si l’on ne sait pas s’entourer, rien n’est possible. C’est l’équipe qui fait la force.

Jessica Harnois prône l’humilité en affaires. N’ayez pas honte de dire à quelqu’un qu’il vous inspire, d’avoir envie d’apprendre de lui. On fait grandir son équipe en apprenant les uns des autres.

Allez vers ceux dont vous souhaitez apprendre, allez chercher des talents, vous finirez pas les attirer.

Jessica ne recrute pas ses collaborateurs pour les contrôler, elle les invite à partir dans une aventure avec elle.

Un entrepreneur doit s’entourer de gens qui partagent la même vision et les mêmes valeurs, des collaborateurs impliqués, prêts à faire des concessions et dont l’argent n’est pas la motivation première.

C’est le cœur qui compte. Cela suppose de connaître ses propres valeurs, et de préétablir son cadre.

Etre un leader, c’est avoir une vision et une direction claires.

On peut améliorer ou changer son produit, mais pas modifier les règles du jeu : ce sont nos valeurs et nos raisons profondes qui permettent d’attirer les bonnes personnes.

Réagir face au jugement : changer de perception

Il n’est pas sérieux de penser qu’on peut avoir un impact sur la vie de milliards d’individus. On ne peut pas plaire à tout le monde ; c’est le cercle proche qui compte.

Si vous impactez et recevez un jugement, c’est que vous suscitez l’intérêt. Et très souvent nous sommes les premiers à nous juger.

Bien sûr certaines critiques blessent, mais quand on est dérangé par une critique, c’est qu’on est dans l’auto-jugement.

Ne soyez pas agressif : pourquoi vouloir se défendre quand on n’est pas vraiment attaqué, quand on sait d’emblée qu’on ne peut pas plaire à tout le monde ?

Ca ne veut pas dire rester neutre : le négatif dans la critique est constructif. Mais prendre les critiques personnellement nous met sur la défensive et nous épuise.

La paillette de Jessica Harnois

Jessica met la gratitude au centre de sa vie : ne jamais oublier que chaque jour est un cadeau, aimer la vie et les gens, et prendre le temps de dire merci.

A considérer la vie comme acquise, on finit par avoir des regrets.

Jessica confie : « Le vin est le centre de mon intérêt, mais au bout du compte c’est l’humain, j’aime tellement l’humain ! ».

Le jeu en vaut la chandelle : vivre tout ce que la vie a de fabuleux, malgré les moments difficiles. Bien sûr il y a des gens moins chanceux, des inégalités terribles, mais il y a aussi des possibilités de s’en sortir.

Être vrai et vivre ses rêves

L’apparence physique, le fait de vieillir, tout ça importe peu pour Jessica Harnois. Les plus belles maisons sont celles qui ont le plus d’âme, de vécu et de chaleur.

Ce qui compte c’est d’être vrai et de savoir s’entourer.

On peut être beau et réussir, mais si on n’habite pas son succès, c’est un peu comme une maison vide.

Trouvez ce qui vous allume et essayez : vous allez faire des erreurs, mais vous finirez par vous affiner, comme un bon vin ! Osez goûter à tout pour savoir ce vous aimez, tout en dosant, en gardant l’équilibre.

Aujourd’hui on a le choix d’avoir des idées, d’aller au bout de ses convictions et de ses rêves. Se dire que tout est possible, c’est ce qui donne confiance en soi.

La vie c’est ici et maintenant. C’est bien de se réaliser à travers son travail, mais le plus important c’est de vivre.

Vous pouvez devenir riche et célèbre mais au final, aurez-vous vécu ?

Vous pouvez suivre Jessica Harnois sur son site www.jessicaharnois.com, à travers son agence Vins au féminin, ses cours de dégustation Savori et sa gamme de vins Bù.

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