Je l’avoue… je me suis laissé prendre cette année par l’aventure d’Occupation double. Il faut dire que j’étais en peine d’amour et que, honnêtement, pour oublier le fait que j’étais un peu en déchéance humaine, faire le vide avec un peu de léger m’a fait quand même un peu de bien.
Et comme je connais un des candidats, je trouvais ça cool de le voir dans ma télé.
Pis là… BAMMMMMMMM. Ce même candidat devient rapidement le mal-aimé de la saison. Celui pour qui PERSONNE n’a de bons commentaires. Celui qui fait jaser dans toutes les tribunes de médias sociaux de ce monde. Celui qui aura sans doute une des plus désagréables surprises de sa vie en sortant.
Ben oui.
Charles.
J’ai collaboré avec lui pour un de ses projets. Je l’ai souvent conseillé aussi pour ses projets, et il m’a été d’une grande aide pour un défi que je vivais personnellement.
En fait, il n’a pas seulement été d’une grande aide. Il a BEAUCOUP contribué à travers cette tempête.
J’ai évidemment reconnu dans son “personnage télévisuel” certains de ses traits. Qu’il ne pourra sans doute pas nier, et comme je prône en tout temps la responsabilisation, il est d’une évidence aussi qu’il devra assumer sans doute quelques passages moins glorieux de son parcours.
Factuellement, on va se dire ceci : ça reste que c’est un show télé. Avec une équipe de production, qui a la tâche de bâtir des histoires avec “les personnages” qu’elle a. Elle peut faire du montage, arranger le scénario pour que ça fasse son affaire, et aligner ses épisodes comme elle souhaite.
Ni vous, ni moi ne sommes présents, et il se peut qu’il nous manque du contexte, des nuances. Et que ça devient donc facile d’interpréter ce que l’on voit comme une ultime vérité.
Ceci étant dit, je suis aussi lucide sur les propos qui sont sortis de la bouche de celui que tout le monde surnomme maintenant “Le Leader”. Je les ai entendus, je les ai parfois aussi jugés, et je me suis questionnée, aussi, parce que je trouvais cela un peu particulier.
Là où je décroche totalement, c’est la haine qui s’en est suivie sur les réseaux sociaux. Que ce soit Charles, Éloïse, Pierre, Jean ou Jacques, ou tout ce beau monde en même temps, je ne comprends pas encore la méchanceté qu’on peut tenir derrière notre écran sous prétexte “qu’on a le droit à notre opinion”.
On n’aime pas le discours de Charles. Fine.
On n’aime pas Charles tout court. Fine aussi.
Mais après tous les événements des derniers mois, où plein de gens se sont levés, entre autres, contre l’intimidation; après tous les grands débats de société que nous avons actuellement en raison de l’immense chaos mondial; après tous nos efforts pour ramener un peu de droiture dans ce désordre, j’ai encore bien de la difficulté à concevoir qu’on a tellement besoin de cracher son venin sur des gens.
Je me suis mise quelques instants dans la peau des parents ou des proches de Charles. Qui ont lu tous les commentaires, blogues, articles un peu psycho-pop sur lui. Qui ont senti toute cette haine, cette violence, qui semble être justifiée pour certains. Honnêtement, je ne feelais pas bien du tout.
J’en entends déjà dire haut et fort : “Il devra assumer les conséquences de ces actes”. Et, oui, il y a une vérité à travers tout ça, mais vraiment… Est-ce qu’en 2020, on devrait encore être hargneux à ce point ? Ne devrait-on pas plutôt continuer notre chemin, faire comme si de rien n’était et relativiser les choses?
Le gars a été plus que maladroit en voulant instaurer “sa façon de faire”.
On peut juger son côté arrogant, contrôlant, manipulateur, “gameur”.
Mais ça ne reste que des perceptions. Avec un manque de contexte.
Et le gars n’a tué personne. Il a simplement été “casté” comme l’arrogant de la saison.
Point.
Depuis plusieurs mois, j’essaie bien fort de voir chaque situation avec un peu d’amour. En essayant sincèrement de ne pas porter de jugement. Parce que, honnêtement je suis moi-même très loin d’avoir un parcours de vie parfait. Des erreurs, j’en ai faites plus souvent qu’à mon tour. Des paroles que j’ai dites et que j’ai par la suite regrettées, c’est également arrivé. Je ne compte plus le nombre de fois où on a perçu que j’étais soit au-dessus de mes affaires, soit prétentieuse, soit pas gentille, soit condescendante, soit pas intelligente, soit conne, etc… Et pourtant, je me considère généralement comme une bonne personne.
On manque de bienveillance partout. On met notre focus là où c’est parfois moins beau, et on amplifie sans lendemain. On cherche des problèmes là où ils n’existent pas. On regarde la vie des autres en critiquant, au lieu de prendre du temps pour travailler sur la nôtre. On se plaît à détester quelqu’un au lieu d’essayer de le comprendre. On prend plaisir avec nos amies à juste parler un peu dans le dos de quelqu’un, alors qu’on pourrait faire le bien autour de soi.
Je le répète : c’est si facile de porter rapidement un jugement lorsqu’on ne connaît pas la personne. C’est si facile de lui souhaiter du malheur, en ne sachant pas que, lorsqu’on le fait, on alimente également une mauvaise vibe autour de nous. Nous sommes toujours à la source. Toujours.
Occupation Double n’est peut-être qu’une simple téléréalité, mais je pense que c’est aussi un fabuleux laboratoire humain et un reflet de ce qui est vraiment. De la jalousie, de la bisbille, des commérages, de la fascination pour des gens qu’on déteste. Je suis bien consciente que ce n’est pas demain la veille qu’on pourra changer tout ça. Je sais aussi que tant que le monde est monde, on continuera de retrouver et de faire des commentaires méchants, négatifs et complètement pas constructifs en-dessous de personnalités qui ne font pas l’unanimité.
Mais je ne peux m’empêcher de me demander… et si on commençait à se regarder le nombril avant de parler ? Et si, au lieu d’écrire le premier commentaire insignifiant sous une publication de quelqu’un qui nous tombe sur les nerfs, on réfléchissait, et on effaçait sans jamais peser sur “Enter”. Et si, pour vrai de vrai, on regardait chaque être humain avec amour ? Même celui qu’on considère qu’il ne le mérite pas?
Et si cette phrase n’avait jamais autant eu sa raison d’être : “Que celui qui n’a jamais péché lance la première pierre” ? À Charles, de OD.
Comme quoi, tout est question de perception 😉